Artiste singulier, amoureux de la nature et des oiseaux, Olivier Messiaen (1908-1992) fait indéniablement partie des plus grands compositeurs français. Son activité multiple de compositeur, organiste et pédagogue traverse le XXe siècle et laisse une marque indélébile dans le paysage musical par la richesse de son œuvre, la générosité de son enseignement et la longévité de sa carrière.
Pendant les quelques années qu’il passe à Grenoble et qui marqueront durablement le petit garçon qu’il est – il a alors entre sept et dix ans – il apprend tout seul le piano, commence ses premiers essais de composition et se nourrit des partitions de Mozart, Gluck, Wagner, Berlioz ou encore Ravel qu’il demande en cadeau pour Noël. Après quelques mois de cours de piano et d’harmonie à Nantes, avec un professeur cette fois-ci, la famille déménage à Paris et Olivier entre au Conservatoire en 1919. Ses maîtres seront Charles-Marie Widor puis Paul Dukas à la composition, Maurice Emmanuel en histoire de la musique et Marcel Dupré en orgue et improvisation. Il étudie aussi le piano et la percussion, le contrepoint et la fugue, l’accompagnement au piano. Un an après la fin de ses brillantes études au Conservatoire et à peine âgé de 22 ans, en 1931, il devient organiste titulaire à l’église de la Trinité. Dix ans plus tard, en 1941, il est nommé professeur au Conservatoire de Paris, où il enseignera pendant plus de trente ans l’harmonie, l’analyse puis la composition, et marquera des générations de jeunes musiciens.
Esprit curieux, ouvert sur le monde, il s’intéresse à toutes les esthétiques tout en prenant soin de s’en tenir à l’écart pour forger son propre style. Un style marqué en premier lieu par sa profonde foi chrétienne qui l’anime tout au long de sa vie, mais aussi par la nature, les paysages et les oiseaux – « les plus grands musiciens qui existent sur notre planète » – qui sont pour lui une source intarissable d’inspiration.
Profondément attaché au Dauphiné et ses paysages de montagne, Olivier Messiaen acquiert en 1936 une maison à Petichet, au bord du Lac de Laffrey, sur le territoire de la Matheysine dans le département de l’Isère, véritable refuge et havre de paix où il puisera son inspiration et passera presque tous ses étés pour composer. Aujourd’hui encore, son esprit n’a pas vraiment quitté la Matheysine puisque désormais la petite maison du bord du lac est devenue résidence d’artistes où compositeurs, interprètes et poètes peuvent venir travailler dans les mêmes paysages grandioses qui l’ont tant marqué.
