L’héritage de Messiaen s’impose en premier lieu par son catalogue de près d’une centaine d’œuvres dont chacune se détache avec force ou délicatesse par la profondeur de son inspiration et la perfection de sa réalisation. Cet héritage est par ailleurs étroitement lié à son activité de pédagogue, en particulier au Conservatoire de Paris, et aux nombreux élèves passés par sa classe – témoins proches et directs de son enseignement éclectique et ouvert sur le monde.
Mais le compositeur est aussi redevable de sa seconde épouse Yvonne Loriod, pianiste de génie qui a créé et inspiré toutes ses œuvres avec piano à partir des Visions de l’Amen en 1943 (elle a alors dix-neuf ans). Enseignante au Conservatoire de Paris de 1967 à 1989, Yvonne Loriod a eu comme élèves Michaël Levinas, Roger Muraro, Florent Boffard, Nicholas Angelich, Pierre-Laurent Aimard ou encore Michel
Béroff ; autant de personnalités musicales qui seront eux-mêmes des « passeurs » de l’héritage d’Olivier Messiaen.
Après la mort de Messiaen, Yvonne Loriod crée en 1995 la Fondation Olivier Messiaen pour conserver l’intégrité de son œuvre et la faire rayonner. Cette fondation a permis la réalisation du projet de la Maison Messiaen, résidence d’artistes en Matheysine, au cœur d’un espace naturel sensible, précisément dans la maison qu’Olivier Messiaen avait acquise avec sa première femme en 1936 et où il passait presque tous ses étés pour composer en s’inspirant des paysages de lacs et de montagnes environnants. Dans cet espace, musiciens, compositeurs, chercheurs, poètes ou ornithologues peuvent venir travailler dans l’esprit du maître.
Ce projet est aujourd’hui porté par l’EPCC Arts en Isère Dauphiné Alpes et son directeur Bruno Messina, tout comme celui du Festival Messiaen au pays de la Meije. Créé en 1998, le festival est consacré à la musique d’Olivier Messiaen et plus globalement aux grandes œuvres du XXe siècle et à la création musicale. Ainsi chaque été de nombreux interprètes aguerris ou en début de carrière font résonner la musique d’Olivier Messiaen depuis le plateau matheysin en Isère jusqu’au village de La Grave dans les Hautes-Alpes situé face au glacier de la Meije, et dans toute la vallée du Briançonnais.